FABULEUX DESTIN D'UN HEROS CASTRAIS
(1919-2012)
Ancien du club Constructeur et pilote ULM Ami de H. Laboye |
Méconnu, car d'une discrétion rare, Raymond René MOLLARD avait combattu au sein des Forces Aériennes de la France Libre.
C'est un héros de la seconde guerre mondiale, un vrai, qui a disparu.
Homme d'action, Raymond René Mollard, n'aimait pas s'épancher sur ses exploits et son parcours, il avait pourtant été décoré et honoré à de multiples reprises : Chevalier de la Légion d'honneur, Ordre du Groupe Lorraine, médaille de la Résistance, Croix du Combattant volontaire, et des Combattants de la France libre.
C'est l'histoire d'un jeune qui s'engage, à un peu plus de vingt ans, au sein des forces aériennes de la France libre (FAFL). Passionné d'aviation, il a obtenu à 17 ans, sa licence de pilote.
Élève pilote dans une école de chasse au moment de la déclaration de guerre, il est "atterré" quand l'Armistice est signé et guette un temps "un signe des autorités qui nous commandaient".
Comme ce signe ne vient pas et qu'il veut, à l'instar de ses camarades, "prendre part au combat puisque l'Angleterre continuait", il se lance dans un périple au long cours et des pérégrinations étonnantes pour rejoindre les Forces aériennes de la France libre. Docker à Marseille, passager clandestin vers l'Afrique, il parvient enfin aux prix de mille ruses, à Beyrouth et signe son acte d'engagement pour les forces françaises libres le 30 août 1941.
Raymond René Mollard est d'abord affecté aux FAFL Moyen Orient. On le retrouve ensuite en Libye, à Tobrouk, dans "des missions d'interceptions et la protection de convois alliés".
Objectifs missiles V1
En 1943, retour sur le continent européen, en Angleterre pour des opérations de bombardement au sein de l'escadron "Lorraine". Notre héros va piloter successivement des Hurricanes puis il effectue des premiers vols sur les appareils américains Boston.
A partir de 1944, basé au sud-est de Londres, il participe aux bombardements de précision, en formation serrée de six appareils avec pour objectifs les rampes de lancement des missiles V1 puis au débarquement en Normandie.
Sa nièce, Isabelle Maegbt avait parlé avec son oncle à cette époque, de ces vols périlleux. "Il m'avait raconté qu'une fois, il était revenu seul de sa mission. C'est pour ça qu'il disait ceci :"tout ce que j'ai vécu depuis la guerre, c'est du rab, j'aurais du y rester."
Ses compétences vont l'amener à devenir pilote interprète car "au courant des procédures de la Royal Air Force".
Après la guerre, jamais en quête de gloriole celui qui disait "n'avoir fait que son devoir, défendre son pays", va poursuivre dans la vie civile une carrière atypique: champion de vitesse en moto, à l'origine de l'invention de la selle biplace ; cavalier émérite, s'illustrant avec un cheval sauvé de la boucherie ; entrepreneur dans les chromes.
C'est en se mariant, en secondes noces, avec une castraise, (Colette Chabert), qu'il va découvrir Castres et s'installer au bord de l'Agout.
Sa nièce veut conserver le souvenir d'un ” esprit libre, d'un homme généreux, à la personnalité très riche, qui n'avait jamais oublié ce qui s'était passé pendant la guerre et avait noué des amitiés indéfectibles avec ses anciens camarades."